Extraits de quelques problèmes

Extraits de quelques problèmes abordés :



La vérité :

3 millénaires n’ont pas suffit à mettre les philosophes d’accord entre eux. Leurs discours se sont opposés incessamment aux discours de leurs prédécesseurs, si bien que le vulgaire, voyant ce débat sans fin, ne sait plus quelles idées adoptées. Il se met alors à douter de l’existence de la vérité. Puisque personne n’arrive à se mettre d’accord, et que chacun voit les mêmes choses de manière différente, peut-on encore croire en une vérité qui transcende le monde et vers laquelle toutes les intelligence sont ordonnées ? Comment comprendre le Christ quand il dit « je suis la voie, la vérité et la vie » ? Et si l’homme discoure tant n’est-ce pas dans un désir naturel de vérité ? Or, un désir naturel ne peut être vain selon les mots d’Aristote. Alors, la vérité existe-elle ?


La perception :

« Les sens nous trompent ». Cette citation par trop connue de Descartes au point quelle est souvent mal comprise, amorce le problème de la perception. Déjà dans  l’antiquité, certains anciens doutaient de l’impartialité des sens. En effet, les sens par les informations qu’ils donnent à la raison permettent à cette dernière de réfléchir. Or, trop souvent, l’évidence contredit les informations données par les sens. C’est l’expérience du bâton brisé : Un bâton dans des circonstances normales paraient droit, lorsqu’il est plongé dans l’eau l’observateur l’aperçoit tordu.
Si donc les sens nous trompent, comment peut-on connaître ? Peut-on donc accéder à la vérité ?


La matière et l’esprit :

La science est vue aujourd’hui comme la seule porte d’accès à la connaissance. Or cette dernière n’étudie que les substances matérielles. Ainsi, il arrive qu’elle conclue de l’inexistence des êtres immatériels. Ainsi, l’intelligence considérée par certains philosophes comme immatérielle se résume au cerveau (substance matérielle), c’est une capacité d’adaptation que l’homme partage à des degrés différents avec l’animal. Pourtant, la matière est ce dont l’existence est  incertaine : Puisqu’elle est changeante, comment peut-on dire qu’elle existe vraiment ? Entre empiristes (qui considèrent que seule la matière existe) et les rationalistes (qui mettent en doute l’existence de la matière au profit de l’esprit) le débat est lancé. La solution n’est-elle pas d’admettre l’existence de l’une et de l’autre ? Mais alors comment les associer? Puisque cette question met en doute l’existence de l’esprit, c’est la dignité humaine qui est mis en jeu.


Le vivant :

Descartes le premier émet l’hypothèse de l’homme machine. Quelques siècles plus tard les avancées spectaculaires des recherches scientifiques manifestent la distinction nécessaire entre le vivant et la machine. Mais l’ère du XXIème siècle repose la question. Les machines modernes sont si perfectionnées qu’il est possible d’imaginer pour les décennies à venir de construire une plante comme on construit une machine. Ce qui pourrait différencier encore la plante de la machine, c’est la vie et donc son principe, l’âme. Mais la carotte a-t-elle une âme ?


Le bonheur :

Le quidam du XXIème siècle voit le bonheur dans les voyages, l’argent, le confort et d’autres convoitises encore. Quelle publicité ne nous vante pas l’un de ses pseudo-bonheurs ? 2500 ans avant notre siècle, Aristote dénonçait déjà les personnes qui croyaient que ces biens allaient faire leur bonheur. Mais qu’est-ce que le bonheur  donc? Tout homme espère accéder à ce bonheur, mais personne ne saurait le décrire. Existe-t-il vraiment ? N’est-ce pas le fruit de notre imagination ? Le bonheur est le but vers lequel chacun tend. Or aucun désir naturel n’est vain (Aristote, Physiques, II). Alors…
« Une vie de bonheur, n'est-ce pas la chose que tout le monde veut et que personne au monde ne refuse ? Mais où l'a-t-on connue pour la vouloir tant ? Où l'a-t-on vue pour en être si épris ?  » (Saint Augustin)


La liberté :

« L’homme est condamné à être libre ». Sartre résume tout le problème de la liberté dans ces mots, et il dit aussi par là toute la détresse de la pensée moderne. C’est dans la nature de l’homme d’être libre. Peut-on imaginer ceci quand on rencontre un meurtrier récidiviste ou bien un saint? Ne sont-ils pas  l’un et l’autre conditionné à tué (born to kill), ou au contraire condamné à être bon. La liberté existe-t-elle ? Peut-on TOUT faire ?
Et dans une perspective théologique, Dieu qui dirige toute chose peut-il laisser l’homme libre ?

La justice et le droit :

Le droit se défini comme l’expression de la justice. La première donc s’accorde avec la seconde. Et pourtant, combien de fois la loi est inadéquate, elle semble injuste ? En effet la justice est universel. Or la loi ne s’applique qu’à des cas singuliers, des événements uniques aux circonstances toujours différentes les unes des autres. Dans son fondement donc la loi semble inadaptée pour faire régner la justice. La solution que prend le politique de nos jours est de multiplier les lois pour qu’elles se rapportent davantage aux cas concrets, tandis qu’il suffisait aux anciens de quelques lois pour qu’ils suivent la justice. Comment faut-il donc concevoir le droit par rapport à la justice ? Suffit-il à faire règner la justice, quelque soit le cas singulier devant lequel on se trouve ?

Théorie et expérience :

La psychologie et les sciences humaines partent de sondages, d’expériences sur des cobayes et d’études d’individus pour élaborer leurs théories. Mais bien souvent ces théories se révèlent incertaines car des cas particuliers et exceptions viennent les contredire. Alors que la science se dit de l’universel et du nécessaire, peut-on dire, à partir de ce constat, que la science existe vraiment ? La méthode qui consiste à partir des expériences singulières pour conclure des théories universelles est-elle valide ? Dans une époque où l’on ne considère que la méthode scientifique comme voie d’accès à la connaissance et à la vérité, cette question prend tout son sens.




La religion :

Vous, catholiques, qui attendez de la philosophie qu’elle réponde à vos questions par le seul biais de la raison, votre  Foi, d’autre part, vous ordonne de croire à des mystères qui dépasse la logique de la raison. La Foi semble anéantir toute réflexion, et toute opinion. Il faut croire, et se taire. Pourtant, si un Etre parfait existe, celui qu’on appelle Dieu, ce dernier est bon (car il doit posséder toutes les perfections). Aussi ne peut-il pas donner à l’homme la faculté de connaître et en même temps le forcer à croire des choses déraisonnables.  Foi et raison s’accordent-elles donc ? Si oui, comment les associer ?




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